2005-2015, une décennie de gloire pour le basket malien.

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La première médaille d’or remportée par notre pays est à l’actif de la catégorie junior fille et c’était un 28 septembre 1996 à Maputo (Mozambique). Quatre ans plus tard, c’est-à-dire en 2000, le Mali venait de remporter sa deuxième médaille d’or, mais cette fois-ci c’était à Bamako en 2000.

Mais c’est réellement à partir du 9 octobre 2005 à Bamako, après le sacre du Djoliba dames en clubs champions, que le basket-ball malien a connu une nouvelle ascension. Comme si les autres n’attendaient que ce sacre des Rouges pour remporter des trophées.

C’est ainsi qu’en 2006 soit une année plus tard après le sacre des Rouges de Hérèmakono, l’équipe nationale Espoir filles est allée remporter une nouvelle médaille d’or à Maputo (Mozambique).

Quelques semaines seulement plus tard, la sélection nationale junior (toujours chez les dames) sera championne d’Afrique pour la troisième fois de son histoire, mais le premier après 2005. C’était en 2006 à Cotonou (Bénin).

Mais le sacre qui a le plus émerveillé le peuple, sera celui réalisé par l’équipe nationale sénior dames en 2007 à Dakar. A l’époque notre pays avait les meilleures joueuses du continent à l’image de l’emblématique pivot et meilleure joueuse du basket-ball malien Hamchétou Maïga et ses partenaires comme Nagnouma Coulibaly, Nassira Traoré, Meïya Tirera, Fatoumata Bagayoko et les sœurs Djénéba et Naré Diawara pour ne citer que celles-ci.

A part ce sacre retentissant sous la houlette du technicien français, José Ruiz, tous les autres trophées ont été gagnés par des entraîneurs locaux. Une année plus tard après cette belle performance, les juniors emboiteront le pas à leurs ainées en remportant leur quatrième titre continental, mais le deuxième après 2005 en Tunisie.

Après que toutes les catégories féminines eurent remporté au moins un titre continental, la sélection nationale cadette ne pouvait pas demeurer en reste. C’est ainsi qu’en 2009 lorsque notre pays a organisé la première édition de l’Afrobasket féminin U16, les cadettes remporteront aussi leur premier titre continental.

Ce sacre était le début d’un long règne avec trois autres titres de champions d’Afrique respectivement en 2011 à Alexandrie (Egypte), 2013 à Maputo (Mozambique) et 2015 à Antananarivo (Madagascar). Nos reines d’Afrique sont coachées par le duo Sidiya Oumarou et Boubacar Diallo «Sy». Ces deux techniciens sont rentrés dans l’histoire du basket-ball malien en devenant les seuls entraîneurs à remporter non seulement quatre médailles d’or consécutives, mais aussi à dominer cette compétition depuis son instauration.

Formation et compétition. Mais il faut le dire sans ambages que si notre pays figure aujourd’hui parmi les meilleures nations de basket-ball africain, c’est grâce à la politique mise en place dans les années 2000 par la Fédération malienne de basket-ball dirigée à l’époque par l’actuel président de FIBA-Afrique, Hamane Niane.

Cette politique consiste à organiser des compétitions des catégories jeunes, autrement dit «les conférences» et les «phases inter-ligues» du championnat national. Ces conférences sont organisées de façon zonale suivant une rotation et mettent en compétition les équipes du District de Bamako et des ligues régionales. L’objectif premier est de contribuer à la détection et à la formation de jeunes talents. La compétition doit se jouer en faisant abstraction de toute idée de remporter un trophée. Aussi, les conférences constituent un creuset d’apprentissage et permettent de développer l’esprit d’amitié et de solidarité entre les pratiquants de basket-ball.

Quant à la phase inter-ligue du championnat national, elle est organisée dans le but de mettre les équipes régionales en jambe d’une part et d’autre part, de voir ce qui ne va pas et faire en sorte que les choses aillent mieux dans les régions. « L’instauration de cette politique au Mali a été un véritable succès permettant à notre pays en quelques années d’être sur le toit de l’Afrique plusieurs fois dans beaucoup de catégories de dames», dira Mohamed Salia Maïga qui a été plusieurs fois champion d’Afrique.
Mady Moussa Doumbia, instructeur Fiba-Afrique et ancien membre de la Fédération malienne de basket-ball de 1999 à 2014, n’est pas du même avis que le technicien Maïga. Cet ancien arbitre pense que le succès de notre pays en basket-ball, notamment chez les dames est dû à l’expansion des centres de formation de basket-ball à travers tout le pays. «Certes l’instauration des conférences et des inter-ligues a joué un rôle important, mais l’expansion des centres de formation est à la base des différentes réussites. Car c’est de ces centres que sont issues la majorité des joueuses qui ont remporté les différents titres de champions d’Afrique. La parfaite illustration est la cuvée 2015 de la sélection nationale cadette qui a été sacrée championne d’Afrique 2015 à Antananarivo. Dans cette sélection plus 90% sont issues des centres de formation à travers le Mali», argumentera Mady Moussa Doumbia.

A la question de savoir pourquoi cette politique ne marche pas chez les garçons. L’instructeur Fiba-Afrique répondra que plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Primo, c’est le manque de suivi après la formation de base dans les centres de formation. Car dit-il, malheureusement nous avons aujourd’hui des agents obscurs qui ont envahi le milieu du basket-ball masculin.

Autrefois, ils attendaient que les jeunes garçons atteignent au moins une certaine catégorie d’âge avant de chercher des bons de sortie. Aujourd’hui, ils ont directement accès aux différents centres de formation pour aller chercher les jeunes joueurs avant même qu’ils ne terminent leur formation de base.

L’autre hypothèse est que les enfants même n’ont plus envie de jouer au plan national. Cette manie d’aller à l’extérieur fait aujourd’hui que la majorité des centres de formation se focalise sur la formation féminine.

D. COULIBALY (Essor)